
Avez-vous oublié d'inclure des biens dans l'héritage ? - Ajout d'un héritage
Tout au long de l'étude des institutions du droit successoral analysées jusqu'à présent, le lecteur aura pris connaissance des principales caractéristiques des différents titres de succession (tels que le testament, la déclaration d'héritiers ab intestat ou le pacte successoral), c'est-à-dire des différentes manières de déterminer la nouvelle propriété des biens, des droits et des obligations d'une personne décédée ; ainsi que l'acte d'acceptation et de partage d'héritage, en vertu duquel les héritiers et/ou légataires désignés dans les actes précités peuvent devenir les nouveaux propriétaires du patrimoine de la personne décédée à l'origine de la succession.
Cependant, il peut arriver que, dans certaines occasions, en raison d'omissions involontaires de la part des constituants, certains biens ou droits ne soient pas inclus dans l'acte d'acceptation d'héritage, laissant ainsi leur adjudication en suspens.
Ainsi, afin d'éviter que cette situation de vacance ne devienne permanente, l'ordre juridique a prévu l'instrument de l'acte d'addition d'héritage, en vertu duquel les héritiers peuvent révéler l'existence de nouveaux biens ou droits non inclus dans l'acte initial d'acceptation et de partage d'héritage, ainsi que procéder à leur partage et à leur adjudication conformément aux dispositions établies par le défunt ou la loi dans l'acte d'héritage correspondant.
Qu'est-ce que l'acte d'addition d'héritage ?
Comme nous l'avons mentionné dans l'introduction, par le biais de l'acte d'addition à la succession, les héritiers de la succession peuvent résoudre les situations qui se présentent lorsque, à la suite d'un événement involontaire, certains biens ou droits du défunt, inconnus au moment de la délivrance de l'acte d'acceptation et de partage de la succession, ne sont pas inclus dans la succession.
Par le biais de l'acte d'addition d'héritage, un complément à l'acte initial d'acceptation et de partage d'héritage sera réalisé, dans lequel seul le bien ou le droit non initialement inclus sera accepté et attribué, laissant intact le partage effectué dans le premier acte d'acceptation.
A quoi sert l'acte d'addition d'héritage ?
Il peut arriver que les héritiers ignorent qu'un certain bien ou droit appartenait au défunt de la succession (par exemple, un bien spécifique qui n'était pas inscrit au registre et dont les héritiers n'avaient aucun moyen de connaître la propriété) et qu'ils procèdent à l'acte d'acceptation et de partage de la succession sans l'inclure.
Dans cette situation, afin d'éviter la nullité de l'acte d'acceptation et de partage de la succession, l'ordre juridique permet aux héritiers d'accorder un acte ultérieur d'addition de succession, dans lequel ils déclarent formellement, solennellement et sans équivoque que, après avoir accordé un premier acte d'acceptation et de partage de la succession, l'existence d'autres biens ou droits appartenant au défunt, qui n'étaient pas inclus dans cet acte initial d'acceptation et de partage de la succession, est apparue, l'existence d'autres biens ou droits appartenant au défunt, qui n'ont pas été inclus dans ce premier acte en raison de leur ignorance, est apparue, et qu'en vertu de cet acte ils procèdent à l'acceptation et à l'attribution selon la volonté du défunt exprimée dans son testament ou en vertu des dispositions que la loi établit en cas de succession ab intestat.
Quelles règles spécifiques régissent l'acte d'addition d'héritage ?
En ce qui concerne la réglementation de cette situation, il est nécessaire d'indiquer que le Code civil fait référence à cette institution dans l'article 1.079, qui établit que l'omission d'un ou de quelques objets ou valeurs de l'héritage ne donne pas lieu à la rescision du partage pour lésion, mais plutôt à son achèvement ou à son ajout avec les objets ou valeurs omis.
Ainsi, comme on peut le constater, le législateur, en cette matière, opte pour la sauvegarde de la sécurité juridique en maintenant la validité de l'acte d'acceptation et de partage successoral, en proposant, au lieu de demander la rescision de l'acte pour faire une nouvelle acceptation et un nouveau partage successoral avec tous les biens, droits et obligations de la succession, de faire une addition de succession afin que les héritiers acceptent simplement les biens ou droits non inclus et les distribuent en conséquence.
Pour le reste, les autres dispositions générales reconnues pour les acceptations d'héritage s'appliquent à l'addition d'héritage, ainsi :
Quels sont les effets de l'ajout de l'héritage sur le patrimoine des héritiers ?
Comme déjà indiqué dans les questions précédentes, l'addition de la succession implique une subrogation de l'héritier dans l'ancienne position du défunt, puisqu'il devient le nouveau propriétaire des biens, droits et obligations qui ont été involontairement omis dans l'acte initial d'acceptation et de partage de la succession.
Cette particularité doit également être gardée à l'esprit par rapport aux dispositions de l'article 1003 du Code civil, en vertu duquel, lorsqu'une succession est acceptée (sauf si elle est faite sous bénéfice d'inventaire, possibilité qui sera expliquée plus loin), l'héritier est responsable de toutes les charges de la succession, non seulement avec les biens de la succession, mais aussi avec les siens.
Qui peut signer l'acte d'addition d'héritage ?
En ce qui concerne les personnes qui peuvent signer l'acte d'addition d'héritage, il faut également se référer aux règles générales sur l'acceptation d'héritage, de sorte qu'en premier lieu, bien sûr, elles doivent être habilitées à le faire, ce qui sera le cas lorsqu'elles ont été désignées comme héritières en vertu d'un titre d'héritage quelconque et qu'elles ont également accepté l'héritage correspondant dans un acte initial.
Cela dit, en ce qui concerne la capacité desdits concédants, il faut rappeler une fois de plus que, conformément à l'article 992 du code civil, tous ceux qui ont la libre disposition de leurs biens peuvent accepter ou répudier une succession, ce qui équivaut à la pleine capacité d'agir qui est atteinte à la majorité, c'est-à-dire à dix-huit ans, à condition qu'ils soient en plein exercice de leurs facultés mentales intellectuelles et volitives. De même, les personnes physiques qui ne sont pas dans cette situation, par exemple :
- Les mineurs peuvent accepter (et dans ce cas ajouter) un héritage s'ils sont dûment représentés par les titulaires de l'autorité parentale.
- Pour les incapables, il faut évoquer l'article 271 du Code civil, qui établit que le tuteur a besoin d'une autorisation judiciaire pour accepter sans bénéfice d'inventaire tout héritage, ou pour le répudier.
Quel sera l'objet de l'ajout à l'héritage ?
Dans l'acte d'addition d'héritage, les héritiers doivent indiquer le bien ou le droit qui a été omis à cause d'une erreur involontaire dans l'acte initial d'acceptation et de partage d'héritage, ainsi qu'une évaluation économique de celui-ci afin de l'attribuer ensuite aux héritiers correspondants selon la volonté du défunt exprimée dans son testament ou en vertu des dispositions établies par la loi en cas de succession ab intestat.
Comment est taxée l'addition d'un héritage ?
L'imposition de l'addition de l'héritage est une autre des questions à prendre en compte lors de l'octroi de ce type d'acte. À cet égard, il est nécessaire de signaler que cet impôt direct est réglementé par la loi 29/1987, du 18 décembre 1987, relative à l'impôt sur les successions et les donations. Toutefois, cet impôt est dévolu aux communautés autonomes, qui ont élaboré des réglementations spécifiques à cet effet.
Compte tenu de ce qui précède, il est évident que la valeur des biens ou des droits ajoutés doit être soumise à l'impôt sur les successions, et que les cédants doivent procéder à une nouvelle auto-évaluation de l'impôt pour ladite valeur, sachant que la présentation de ladite auto-évaluation relative à l'ajout de l'héritage interrompra le délai de prescription de l'impôt (voir à cet égard l'arrêt de la Cour suprême du 22 décembre 1994).
Comment puis-je accorder un acte d'addition à l'héritage ?
Pour passer un acte d'addition d'héritage, il faut simplement contacter le bureau du notaire et prendre rendez-vous au jour et à l'heure qui conviennent aux concédants. À la date et à l'heure convenues, les concédants n'ont qu'à se rendre chez le notaire avec la documentation nécessaire pour signer l'acte correspondant, qui sera rédigé sur la base du contenu juridique minimal requis et des attentes et besoins des clients en question.
Afin d'exécuter un acte d'addition d'héritage, la documentation suivante est requise:
Quel est le coût de l'octroi d'un acte d'addition d'héritage ?
L'ajout de l'héritage n'a pas de prix fixe. Afin de calculer le coût exact, plusieurs facteurs doivent être pris en compte :
- Un montant variable qui est calculé en fonction de la valeur du bien ou de l'actif qui entre dans la succession. En bref, plus la valeur du bien ou de l'actif est élevée, plus le montant des frais de notaire est important.
- Un montant variable en fonction de la longueur du document et du nombre de copies autorisées du document à délivrer.
- Les frais de déplacement du notaire s'ils sont exceptionnellement nécessaires (18 € par heure).
- Les suppléments correspondants à ce type d'acte, tels que : le papier timbré utilisé (0,15 € par page) et les communications éventuelles aux registres correspondants.
- Enfin, il ne faut pas oublier que la prestation d'un service (même s'il s'agit d'un service public) est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA de 21 %).
Il est donc impossible de donner un chiffre approximatif du coût d'un acte d'addition d'héritage en général. Parce que de nombreux facteurs variables entrent en jeu.
Conclusion :
Si les actifs d'un héritage ont été évalués de manière incorrecte, ou si au moment du partage de l'héritage on a oublié d'inclure un actif, il est toujours possible d'ajouter des actifs à l'héritage.
La loi indique très clairement que dans les situations où le partage d'une valeur, d'un objet ou d'un actif d'un héritage est omis, ce partage ne sera pas annulé ou considéré comme inefficace, mais conservera sa pleine valeur juridique.
Bien entendu, dans ce cas, on peut parler d'un partage incomplet de l'héritage, puisque tous les biens, objets et valeurs laissés par le défunt ne sont pas pris en compte, quelle que soit la raison de cette omission. C'est pourquoi on parle d '"ajout de biens à l'héritage" ou d '"ajout à la partition" lorsqu'un nouveau dossier est ouvert afin d'intégrer des biens et des valeurs oubliés dans l'héritage.