
Comment accepter et diviser un héritage ?
Comme cela a déjà été souligné dans la publication des autres institutions du droit successoral, le premier, et peut-être le principal élément de base à prendre en compte est que la mort des personnes est un fait naturel, une réalité biologique immuable et inévitable qui atteint tous les êtres humains, puisque tous, tôt ou tard, nous mourons.
Cette réalité, au-delà de la douleur et de la peine qu'elle génère chez tous les parents et les proches de la personne décédée, engendre dans la sphère patrimoniale des personnes une série de conséquences qu'il convient d'ordonner et de résoudre, puisque tout être humain, lorsqu'il décède, possède, dans une plus ou moins grande mesure, une série de biens, de droits et d'obligations dont la propriété doit être transférée. En toute logique, il convient de déterminer le nouveau propriétaire de tous ces biens, droits et obligations, car cela est nécessaire pour garantir la sécurité juridique, la conservation et la préservation de ces biens, droits et obligations et de la valeur qu'ils recèlent, ainsi que la poursuite des activités et des relations juridiques qui découlent de ces biens et qui apportent valeur et richesse à la société.
Sur cette base, le législateur espagnol, conscient de la transcendance que ces situations génèrent dans la vie et la mort des personnes, a établi depuis longtemps un ensemble de règles juridiques qui régissent la succession des personnes, c'est-à-dire l'ensemble des règles qui doivent régir la manière dont est déterminée la nouvelle propriété des biens, des droits et des obligations d'une personne lorsque celle-ci décède. Actuellement, ces règles se trouvent dans le titre III du livre III du Code civil, qui couvre un grand nombre de préceptes (ce qui indique en soi l'importance du sujet), notamment les articles 657 à 1087.
De même, toutes ces réglementations étatiques sont complétées par les dispositions du droit civil foral de certaines communautés autonomes, qui disposent de leur propre loi en la matière qui sera applicable à toutes les personnes dont l'état civil le détermine.
Tout au long de l'étude des institutions du droit successoral publiées jusqu'à présent, telles que le testament, la déclaration d'héritiers ab intestat ou le pacte successoral, le lecteur se sera familiarisé avec les principales caractéristiques des différents titres de succession, c'est-à-dire les différentes manières de déterminer la nouvelle propriété des biens, des droits et des obligations d'une personne décédée.
Arrivés à ce point, et après avoir déterminé à quelles personnes concrètes correspondent les droits successoraux de la personne décédée, il est temps d'analyser et d'étudier les principales caractéristiques de L'ACCEPTATION ET DU PARTAGE DE L'HÉRITAGE DEVANT UN NOTAIRE, qui permettront à ces personnes, appelées héritiers ou légataires comme nous l'avons déjà vu, de devenir effectivement les nouveaux propriétaires du patrimoine de la personne décédée, en étant à tous les effets les nouveaux propriétaires des biens, droits et obligations qui composent l'héritage.
Quelle est l'acceptation et le partage de l'héritage ?
C'est l'acte notarié qui constate le moment où les personnes désignées comme héritiers et/ou légataires, que ce soit par testament, par pacte successoral ou par la loi à travers l'acte de déclaration des héritiers ab intestat, se présentent devant le notaire dans le but d'exprimer formellement et sans équivoque leur volonté de devenir les nouveaux propriétaires du patrimoine de la personne décédée qui a provoqué la succession. Ainsi, par le biais de cet instrument public, toute personne légitimée peut, de manière définitive, assumer formellement la propriété des biens, droits et obligations qui lui correspondent de la succession, compte tenu de sa qualité d'héritier ou de légataire.
L'acceptation et le partage de l'héritage sont-ils la même chose ?
D'un point de vue conceptuel, elles sont distinctes, bien qu'en pratique elles se déroulent généralement en même temps car elles sont étroitement liées. Lorsqu'une personne décède, sa succession est ouverte et sont appelés à la succession ceux que le défunt désigne dans son testament, et à défaut, ceux que la loi désigne. L'acceptation de l'héritage ne doit pas être confondue avec son partage, même s'il est évident qu'il n'y a pas de partage s'il n'y a pas d'acceptation préalable.
- L'acceptation de l'héritage : c'est l'acte par lequel la personne appelée comme héritier manifeste son intention d'acquérir la qualité d'héritier. Il s'agit d'un acte unilatéral, pour lequel l'intervention des autres héritiers n'est pas nécessaire. Il est très important de garder à l'esprit que personne n'acquiert la qualité d'héritier s'il n'accepte pas l'héritage, et qu'avec l'acceptation, seule la qualité d'héritier est acquise, mais pas les biens spécifiques ou une quelconque part des biens de l'héritage. Enfin, concernant l'acceptation, il faut noter qu'elle peut être expresse ou tacite (comme nous le verrons plus en détail ci-dessous).
- Le partage de l'héritage : c'est l'acte par lequel tous les appelés à l'héritage, qui l'ont accepté, règlent les dettes et distribuent les biens. Ainsi, contrairement à l'acceptation de l'héritage, qui se fait individuellement par chaque héritier, le partage de l'héritage se fait par tous. Il est important de savoir que dans le partage de l'héritage, c'est le principe de l'unanimité, et non de la majorité, qui s'applique. En cas de désaccord sur le partage par les héritiers, en l'absence d'accord, une solution est de demander la nomination d'un comptable partageur (comme expliqué également dans une question ultérieure).
En résumé, comme indiqué ci-dessus, bien qu'il s'agisse de concepts et de moments différents, il est très courant que l'acceptation et le partage soient effectués simultanément devant un notaire le même jour.
Quel est le but de l'acte d'acceptation et de partage de l'héritage et de l'attribution du legs ?
Comme il vient d'être rappelé dans la question précédente, par le biais de l'acte d'acceptation et de partage d'héritage et d'attribution de legs, les héritiers ou légataires de l'héritage vont d'abord exprimer, de manière formelle et solennelle, leur volonté de devenir les nouveaux propriétaires du patrimoine du défunt à l'origine de la succession, afin de répartir ensuite entre eux ladite succession dans la part correspondant à chacun d'eux, le tout en vertu des dispositions établies à cet effet par le défunt dans son testament ou son pacte successoral ou, à défaut, par les règles établies à cet effet pour les cas de succession ab intestat.
Dans le domaine du droit commun, la réglementation de l'acceptation de l'héritage se trouve dans les articles 988 et suivants du Code civil, dont il convient de souligner les principales questions suivantes que les utilisateurs doivent garder à l'esprit :
Quels sont leseffets de l'acceptation d'un héritage sur le patrimoine des héritiers ou légataires ?
Comme déjà indiqué dans les questions précédentes, l'acceptation de la succession implique une subrogation de l'héritier ou du légataire dans l'ancienne situation du défunt ou de la défunte, puisqu'il devient le nouveau propriétaire de tous (ou de ceux auxquels il a droit) les biens, droits et obligations de la personne décédée dont la succession est concernée.
Cette particularité doit être gardée à l'esprit, notamment en tenant compte des dispositions de l'article 1.003 du Code civil, en vertu duquel, lorsqu'une succession est acceptée (sauf si elle est faite au profit d'un inventaire, possibilité qui sera expliquée ci-dessous), l'héritier est responsable de toutes les charges de la succession, non seulement avec les biens de la succession, mais aussi avec ses propres biens. Ainsi, lors de l'acceptation de l'héritage, tous les biens du défunt seront intégrés dans le patrimoine de l'héritier, de sorte que ce dernier bénéficiera de l'augmentation du patrimoine que ces biens ou droits génèrent, mais il pourra également être affecté par les charges ou obligations découlant de l'héritage, qu'il devra assumer non seulement avec les biens de l'héritage, mais également avec tous ses propres biens.
Il s'agit donc d'une circonstance à prendre en compte lorsqu'il existe des doutes raisonnables sur la valeur des biens et des droits de l'héritage par rapport aux charges ou aux obligations qu'ils peuvent entraîner, car l'acceptation de l'héritage peut devenir un événement négatif dans le patrimoine de l'héritier ou du légataire, générant un préjudice qui l'érode.
Quelles sont les façons d'accepter un héritage ?
L'héritage, conformément à l'article 998 du Code civil, peut être :
- Accepté purement et simplement.
- Accepté avec l'avantage de l'inventaire
Compte tenu de la complexité et des caractéristiques différenciatrices de la seconde modalité, une question spécifique lui sera consacrée ci-dessous. D'une manière générale, les intéressés doivent savoir que par le biais de l'acceptation pure et simple, l'héritier devient le nouveau propriétaire de tous les biens, droits et obligations du défunt, sachant qu'en ce qui concerne les obligations et les dettes, il sera responsable tant avec les biens de la succession qu'avec ses propres biens. En revanche, par l'acceptation sous bénéfice d'inventaire, l'héritier s'assure qu'en cas de dettes ou autres charges dans la succession, celles-ci ne pourront être satisfaites qu'avec les biens et droits de la succession et dans la mesure de ceux-ci.
Après avoir fait cette première différenciation (qui est approfondie dans la question suivante), il faut aussi tenir compte du fait que, à son tour, l'acceptation pure et simple peut être expresse ou tacite (article 999 du Code civil), l'acceptation expresse étant celle qui est faite dans un acte public ou privé, et l'acceptation tacite étant celle qui est faite par des actes qui supposent nécessairement la volonté d'accepter, ou que l'on ne pourrait exécuter qu'en qualité d'héritier.
Ainsi, l'acceptation pure et simple de l'héritage peut être canalisée par deux voies principales, comme la voie expresse, qui implique une voie formalisée et réglementée, consignée dans un document (qui peut être public, c'est-à-dire par acte, ou privé), ou la voie tacite, dite de fait, en vertu de laquelle l'héritier, par ses propres actes, permet de déduire clairement et sans équivoque que sa volonté est d'accepter l'héritage. Les cas typiques d'acceptation tacite de l'héritage sont ceux prévus à l'article 1.000 du Code civil, qui détaillent des actions telles que lorsque l'héritier vend, donne ou cède son droit à un tiers, à tous ses cohéritiers ou à certains d'entre eux ; ou lorsque l'héritier renonce à l'héritage, même à titre gratuit, au profit d'un ou plusieurs de ses cohéritiers.
Qu'implique l'acceptation de l'héritage avec bénéfice d'inventaire ?
L'acceptation de la succession avec bénéfice d'inventaire est une figure juridique réglementée par les articles 1.110 à 1.134 du Code civil, qui, comme nous l'avons déjà mentionné dans les questions précédentes, est principalement utilisée dans les cas où il existe des doutes raisonnables sur le fait que le passif de la succession sera supérieur à l'actif. Afin d 'éviter que cette circonstance n'ait un impact négatif sur le patrimoine de l'héritier, ce chiffre permet de protéger ledit patrimoine, en gros, en empêchant que les dettes ou crédits de la succession soient satisfaits avec les biens et droits du patrimoine de l'héritier, afin que ceux-ci ne puissent être satisfaits qu'avec les biens et droits de la succession elle-même.
Le droit d'accepter une succession avec bénéfice d'inventaire peut être exercé par tout héritier, même si le testateur l'a interdit (article 1.010 du code civil), et ne peut être exercé que devant un notaire (article 1.011 du code civil).
Lorsqu'un héritier entend exercer son droit d'accepter une succession sous bénéfice d'inventaire, un inventaire fidèle et exact de tous les biens de la succession doit être établi (article 1013 du code civil) dans lequel tous les biens, droits et obligations de la succession ainsi que leur évaluation économique doivent être détaillés.
Pour exercer ce droit, le code civil établit une série de délais (articles 1.014, 1.015 et 1.016 du code civil), qui varient en fonction du statut de l'héritage. En tout cas, en général, on peut dire que l'héritier dispose de 30 jours civils à partir du moment où il a connaissance de sa qualité d'héritier pour déclarer formellement qu'il souhaite accepter l'héritage sous bénéfice d'inventaire.
En ce qui concerne les principaux effets de l'acceptation de la succession avec bénéfice d'inventaire, l'article 1023 du Code Civil établit que :
- L'héritier n'est pas obligé de payer les dettes et autres charges de l'héritage, mais seulement dans la mesure des actifs de l'héritage.
- L'héritier conserve contre la succession tous les droits et créances qu'il avait contre le défunt.
- Les biens privés de l'héritier ne doivent pas être confondus avec les biens appartenant à la succession à quelque fin que ce soit, au détriment de l'héritier.
Toutefois, il faut également tenir compte du fait que l'héritier perdra le bénéfice de l'inventaire (article 1024 du code civil) :
Enfin, une fois l'inventaire dressé, les créances des créanciers seront satisfaites et les legs payés, après quoi l'héritier pourra jouir pleinement du reste de l'héritage (le cas échéant ). D'autre part, si l'actif de la succession ne suffit pas à payer les dettes et les legs, l'administrateur de la succession rend compte de sa gestion aux créanciers et légataires qui n'ont pas été payés intégralement, et répond des dommages qu'il a pu causer à la succession par faute ou négligence.
Quipeut accepter un héritage ?
En ce qui concerne les personnes qui peuvent passer l'acte notarié d'acceptation et de partage de la succession, il faut tout d'abord, bien sûr, qu'elles aient le droit de le faire, ce qui sera le cas lorsqu'elles auront été désignées comme héritiers ou légataires en vertu d'un titre successoral (testament, pacte successoral ou acte ab intestato).
Cela dit, en ce qui concerne la capacité des constituants, il convient de rappeler que, selon l'article 992 du code civil, tous ceux qui ont la libre disposition de leurs biens peuvent accepter ou répudier un héritage, ce qui équivaut à la pleine capacité d'agir, qui est atteinte à la majorité, c'est-à-dire à l'âge de dix-huit ans.
Ainsi, les personnes physiques qui ne sont pas dans cette situation, comme les mineurs, peuvent accepter un héritage dûment représenté par les titulaires de l'autorité parentale. Toutefois, conformément à l'article 166 du code civil, si ces représentants légaux entendent répudier l'héritage ou le legs reporté sur l'enfant, ils doivent solliciter une autorisation judiciaire qui, en cas de refus, impliquera que l'héritage ne pourra être accepté que sous bénéfice d'inventaire (sauf si le mineur a atteint l'âge de seize ans et y a consenti dans un acte public).
En ce qui concerne les incapables, il faut se référer à l'article 271 du Code civil, qui établit que le tuteur a besoin d'une autorisation judiciaire pour accepter tout héritage sans bénéfice d'inventaire, ou pour le répudier. Toutefois, il faut également garder à l'esprit que conformément à l'article 996 du code civil, lorsque la condamnation pour incapacité due à une maladie ou à des déficiences physiques ou mentales n'en dispose pas autrement, la personne en tutelle peut, avec l'assistance de son tuteur, accepter l'héritage purement et simplement ou avec bénéfice d'inventaire.
En ce qui concerne les personnes physiques, il est nécessaire de souligner enfin :
- Que lorsque le défunt était marié sous le régime matrimonial de la communauté de biens, le conjoint survivant doit être présent lors de l'acceptation de la succession pour pouvoir procéder préalablement à la liquidation de la communauté de biens.
- Que lorsque l'héritage a été reporté aux pauvres en général, sans l'identification de personnes spécifiques, il sera de la responsabilité des personnes désignées par le testateur pour sa qualification ainsi que la distribution des biens et, en l'absence de la désignation de ces personnes, par les autorités décrites dans l'article 749 du Code civil (article 992 du Code civil), qui, en tout cas, sera compris comme accepté avec bénéfice d'inventaire.
- Que lorsque la succession est acceptée sans bénéfice d'inventaire par une personne mariée et que l'autre conjoint n'assiste pas à l'acceptation pour donner son consentement, les biens de la société maritale ne sont pas responsables des dettes successorales (article 995 du Code civil).
Enfin, il convient de noter que lorsque les héritiers ou légataires désignés ne sont pas des personnes physiques, mais des associations, des fondations ou des sociétés capables d'acquérir des successions, leurs représentants légitimes peuvent accepter la succession, mais pour la répudier, ils devront obtenir une approbation judiciaire avec l'audition du ministère public (article 993 du code civil). En ce qui concerne les administrations publiques, elles ne peuvent accepter ou répudier des héritages qu'avec l'approbation préalable du gouvernement (article 994 du code civil).
Un héritier peut-il renoncer à un héritage afin d'empêcher que les biens hérités soient utilisés pour satisfaire ses dettes antérieures ?
Parfois, certaines personnes qui ont un passif important, c'est-à-dire des dettes envers des tiers d'un montant élevé qu'elles ne peuvent combler ni par leur capacité à générer des revenus récurrents ni par leur patrimoine, lorsqu'elles sont désignées comme héritiers ou légataires dans une succession, peuvent être tentées de répudier la succession, afin d'éviter que les biens ou les droits hérités ne fassent partie de leur patrimoine, de sorte qu'ils puissent être attaqués par ces créanciers pour satisfaire leurs créances.
Cette attitude déloyale à l'égard de ses créanciers est freinée par les dispositions de l'article 1.001 du Code civil, en vertu duquel, si un héritier répudie l'héritage au détriment de ses créanciers, ces derniers peuvent demander au juge de les autoriser à l'accepter en son nom. Dans ce cas, l'acceptation ne profitera aux créanciers que dans la mesure où elle est suffisante pour couvrir le montant de leurs créances, mais s'il y a un excédent (c'est-à-dire un reliquat après la liquidation de ces dettes), il ne sera en aucun cas cédé au renonçant, mais sera attribué aux personnes auxquelles il correspond selon les règles du Code civil.
S'il y a plusieurs héritiers, doivent-ils tous l'accepter ou y renoncer ?
Comme indiqué ci-dessus, l'acceptation de l'héritage est un acte totalement libre et volontaire, qui dépend exclusivement de la volonté de chacun des héritiers.
Ce principe général est expressément énoncé à l'article 1007 du code civil, qui établit que lorsqu'il y a plusieurs héritiers appelés à la succession, les uns peuvent l'accepter et les autres peuvent y renoncer. De même, chacun des héritiers sera également totalement libre de l'accepter purement et simplement ou avec bénéfice d'inventaire.
S'il y a plusieurs héritiers et que l'un d'entre eux ne veut pas accepter l'héritage ou y renoncer, comment procéder ?
Traditionnellement, les situations dans lesquelles il y a plusieurs cohéritiers et l'un d'entre eux ne décide pas s'il veut vraiment accepter ou renoncer à l'héritage auquel il a été appelé, car la part correspondant à chacun des cohéritiers peut logiquement en dépendre.
En la matière, il faut partir du principe établi par l'article 1004 du code civil, selon lequel, jusqu'à neuf jours après le décès du défunt, aucune action ne peut être intentée contre l'héritier pour acceptation ou répudiation.
Une fois ce court délai écoulé, les cohéritiers peuvent signer l'acte d'acceptation d'héritage correspondant, pour lequel ils devront savoir si tous souhaitent accepter ou renoncer à l'héritage. Toutefois, il peut arriver, comme mentionné ci-dessus, que certains de ces héritiers ne se prononcent pas sur la question, ce qui peut sans aucun doute être préjudiciable aux autres cohéritiers.
Afin d'éviter que ce type de situation ne se prolonge dans le temps, le système juridique a créé à cet effet la figure traditionnellement connue sous le nom d'interpellation successorale, actuellement réglementée à l'article 1005 du code civil. Ainsi, en vertu de celle-ci, tout intéressé qui peut prouver son intérêt à ce que l'héritier accepte ou répudie la succession (ici principalement le reste des cohéritiers ou ceux qui peuvent devenir héritiers grâce à la renonciation de l'héritier), peut s'adresser au notaire afin que celui-ci informe l'appelé qu'il dispose d'un délai de trente jours calendaires pour accepter purement et simplement, ou au bénéfice d'inventaire, ou répudier la succession.
Cette interpellation (qui était traditionnellement une compétence judiciaire, mais qui, en vertu de la loi 15/2015, relative à la juridiction volontaire, a été attribuée aux notaires) sera effectuée au moyen d'un acte notarié, dans lequel il sera indiqué que si la volonté n'est pas exprimée dans ledit délai, l'héritage sera compris comme étant accepté purement et simplement.
Ainsi, l'héritier interrogé aura le délai indiqué pour exprimer sa volonté, son silence ou sa non-réponse étant interprété comme positif, puisque, comme on vient de le commenter, cela équivaudra à une acceptation pure et simple de l'héritage, avec tous les effets que cela peut comporter, auxquels il a déjà été fait référence dans des questions précédentes.
Quel sera l'objet de l'acceptation de l'héritage ?
Dans l'acte d'acceptation et de partage de la succession, les héritiers et légataires doivent décrire la totalité de la succession, c'est-à-dire l'ensemble des biens, droits et obligations de la personne décédée dont la succession est la cause.
L'acte doit donc identifier tous ces actifs et passifs, qui peuvent être de toute nature et de toute condition imaginables, tels que des biens immobiliers, des actifs financiers, des dépôts à vue, des véhicules, des parts ou actions, des prêts et créances, etc.
Dans cet acte, on procédera à une évaluation économique de tous ces éléments, en procédant à l'obtention d'une valeur commune de l'héritage, en additionnant tous les actifs de l'héritage et en soustrayant la valeur de ses passifs, qui sera connue comme la valeur totale de l'héritage ou héritage relictuel.
Qui peut demander le partage de l'héritage ?
Comme mentionné ci-dessus, par le biais du partage de l'héritage, les cohéritiers de l'héritage procéderont à la répartition de la succession entre eux, en attribuant à chacun d'eux les biens, droits et obligations ou la partie de ceux-ci qui leur correspondent, selon les dispositions de l'acte d'héritage correspondant d'où découle leur qualité d'héritiers ou de légataires.
En ce qui concerne le partage de l'héritage, la première question à se poser est de savoir qui peut le demander. La réponse à cette question est donnée par les articles 1.051 à 1.055 du Code civil, qui établissent qu'aucun cohéritier ne peut être obligé de rester dans l'indivision successorale, à moins que le testateur ne l'interdise expressément(et même dans ce cas, le partage se fera lorsque l'une des causes d'extinction de la société se produira. Voir à cet égard les articles 1700 et suivants du code civil). Ainsi, tout cohéritier qui a la libre administration et disposition de ses biens peut à tout moment demander le partage de la succession, alors que pour les incapables et les absents, il doit être demandé par leurs représentants légitimes.
De même, en ce qui concerne les questions plus spécifiques relatives à la qualité pour demander le partage de l'héritage, il convient de mentionner :
Comment l'héritage sera-t-il divisé ?
Les différentes manières de procéder au partage de l'héritage, c'est-à-dire la manière dont on déterminera quels biens ou quelle partie de ceux-ci correspondent à chacun des cohéritiers :
- Sans doute, en premier lieu, faut-il recourir aux dispositions du défunt dont le décès fait raisonner la succession. C'est ce qu'établit l'article 1056 du code civil, qui dispose que lorsque le testateur fait, par testament ou pacte successoral, le partage de ses biens, il sera passé par là, dans la mesure où il ne porte pas atteinte aux droits légitimes des héritiers forcés.
- La deuxième option offerte par le système juridique en ce sens (lorsque le testateur n'a pas prévu la manière dont son héritage doit être distribué) est de recourir à la figure du comptable-participant, qui sera la personne chargée de déterminer quels biens, droits et obligations spécifiques sont attribués à chaque cohéritier. C'est ce que prévoit l'article 1.057 du Code civil, qui établit que le testateur peut confier par acte entre vifs ou à cause de mort, pour après sa mort, le simple pouvoir de faire le partage à toute personne qui n'est pas l'un des cohéritiers.En outre, si ce comptable-participant n'a pas été désigné dans le testament, ou si le poste est vacant(par exemple, parce que la personne désignée est décédée), le greffier ou le notaire, à la demande d'héritiers ou de légataires représentant au moins 50% de l'actif successoral, et avec la citation des autres intéressés, peut désigner un comptable-participant mandataire, qui sera chargé de déterminer le partage de l'héritage entre les cohéritiers et les légataires.
- Une troisième option, envisagée par l'article 1.058 du Code civil(et dans une pratique très courante), est que les cohéritiers s'entendent simplement sur la manière de procéder au partage de l'héritage, en concluant un accord à cette fin et en l'exécutant comme convenu. Ceci est permis par le précepte susmentionné, qui établit que lorsque le testateur n'a ni fait le partage ni confié ce pouvoir à un autre (situations envisagées dans les deux options susmentionnées), si les héritiers sont majeurs et ont la libre administration de leurs biens, ils peuvent distribuer l'héritage comme ils l'entendent.
- Enfin, l'article 1.059 du code civil établit que dans le cas où les héritiers majeurs ne parviennent pas à un accord sur la manière de réaliser le partage (c'est-à-dire qu'ils ne parviennent pas à un accord sur la question), leur droit de l'exercer de la manière prévue par la loi sur la procédure civile, c'est-à-dire qu'ils peuvent engager une procédure judiciaire spécifique, réglementée aux articles 782 à 789 de la règle de procédure susmentionnée, afin que l'autorité judiciaire décide du partage de l'héritage, n'est pas affecté.
Dans tous les cas, une fois que l'héritage aura été divisé par l'un des moyens susmentionnés, il conférera à chaque héritier la propriété exclusive des biens qui lui ont été attribués (article 1.068 du code civil), mettant ainsi fin à la période d'intérim qui a commencé avec le décès du défunt, puisque tous ses biens, droits et obligations laissés vacants ont finalement été attribués à un nouveau propriétaire, assurant ainsi la continuité des relations patrimoniales et la sécurité juridique nécessaire dans la société.
Comment l'acceptation et le partage de l'héritage sont-ils taxés ?
La fiscalité des acceptations et partages d'héritage est sans doute l'une des questions qui préoccupent le plus les héritiers ou légataires.
À cet égard, il convient de signaler que cet impôt direct est réglementé par l'État par la loi 29/1987, du 18 décembre 1987, relative à l'impôt sur les successions et les donations. Cependant, cet impôt est dévolu aux Communautés autonomes, qui ont élaboré une réglementation spécifique à cet effet, qui dans le cas de la Catalogne, par exemple, la Communauté autonome où j'exerce en tant que notaire, se trouve dans la loi 19/2010, du 7 juin, sur la réglementation de l'impôt sur les successions et les donations.
Le fait générateur de cet impôt est l'acquisition de biens et de droits par héritage, legs ou tout autre titre de succession (article 1 de la réglementation étatique susmentionnée), et les redevables de l'impôt sont les ayants droit (héritiers ou légataires) dans le cas d'acquisitions mortis causa, comme les héritages étudiés dans cette section.
En ce qui concerne la base imposable(le montant total sur lequel l'impôt est dû), il est nécessaire d'indiquer que pour obtenir la base imposable il faudra additionner la valeur réelle de tous les biens et droits qui composent l'héritage, à laquelle il faut ajouter la valeur du mobilier(évaluée à 3% de la somme des biens déclarés) et également soustraire le montant des dettes et des charges successorales qui réduisent la valeur de l'héritage. Le résultat de toutes ces opérations sera appelé la succession nette, qui, à son tour, doit être répartie entre les différents cohéritiers et légataires (s'il y en a), après quoi, et après avoir ajouté les montants reçus pour l'assurance-vie du défunt (également s'il y en a), on obtiendra la base imposable de chaque assujetti (c'est-à-dire de chaque cohéritier ou légataire).
Une fois la base imposable obtenue, on lui appliquera une série de réductions (qui seront différentes dans chaque Communauté autonome) qui sont calculées comme des valeurs qui réduisent le montant de la base imposable. Dans la législation actuelle, il existe une multitude de réductions, telles que celles pour lien de parenté, invalidité, acquisition de la résidence principale du contribuable, etc.
Ainsi, une fois que les réductions susmentionnées auront été déduites de la base imposable, on obtiendra la base imposable, à laquelle sera appliqué le taux en vigueur à ce moment-là. Vient ensuite la dette fiscale brute, à laquelle il faut appliquer le coefficient multiplicateur pour obtenir la dette fiscale.
Enfin, une série d'abattements seront appliqués à la charge fiscale en fonction du degré de parenté, comme 99% dans le cas des conjoints (pour le reste des cas, consultez les tableaux établis dans la réglementation fiscale).
Un exemple concret : Don Pedro (décédé) meurt sans épouse et avec deux enfants adultes (Carlos et Juan). Don Pedro possédait deux propriétés (sa résidence habituelle évaluée à 1 000 000 euros et sa maison d'été évaluée à 500 000 euros). Il possédait également plusieurs comptes bancaires dont les soldes s'élevaient à 500 000 euros supplémentaires à la date de sa mort. En d'autres termes, le patrimoine total est de 2 000 000 d'euros. Il n'a pas de dettes. Si l'on calcule les 3% des biens ménagers, il faudrait ajouter le chiffre de 60 000 euros à la succession. Par conséquent, le patrimoine net ou la base imposable pour l'impôt est de 2 060 000 euros. Don Pedro avait la citoyenneté catalane et a fait un testament en faveur de ses deux fils à parts égales. Cela signifie que chaque fils se voit attribuer ou correspond à une valeur de 1.030.000 euros. A ce chiffre correspondant à chaque fils, il faut appliquer les réductions qui existent, dans ce cas, pour la parenté (-100.000 euros chacune) et pour la résidence habituelle du défunt (-250.000 euros chacune). Par conséquent, le revenu net imposable de chaque héritier serait de 680 000 euros. À cette base, il faut appliquer le quota correspondant fixé par la Communauté autonome, dans le cas de la Catalogne, et dans cet exemple, chaque enfant devra payer 57 000 euros pour les premiers 400 000 euros. Et la différence jusqu'à 680 000 euros, soit 280 000 euros, serait taxée à 24%. Par conséquent, chaque enfant serait redevable d'un impôt complet de 124 200 euros. A cette dette fiscale totale, il faut appliquer : d'une part, le coefficient multiplicateur qui définit la relation (dans ce cas x 1). Et d'autre part, les réductions d'impôts (dans ce cas 83%). Cela signifie que chaque enfant devra payer l'impôt sur les successions de 20 021,04 euros.
Dans tous les cas, les contribuables doivent également garder à l'esprit que le délai pour déclarer l'acquisition de l'héritage est de six mois à compter de la date du décès.
Combien peut coûter l'exécution d'un acte d'acceptation et de partage d'héritage ?
L'acceptation et le partage notariés d'un héritage n'ont pas de prix fixe. Afin de calculer le coût exact, plusieurs facteurs doivent être pris en compte :
- Un montant variable qui est calculé en fonction de la valeur de la succession nette et du nombre d'héritiers et de légataires existants avec leurs attributions correspondantes. En bref, plus la valeur de l'héritage est élevée et plus le nombre de bénéficiaires est important, plus les frais de notaire sont élevés.
- Un montant variable en fonction de la longueur du document et du nombre de copies autorisées du document à délivrer.
- Les frais de déplacement du notaire s'ils sont exceptionnellement nécessaires (18 € par heure).
- Les suppléments correspondants à ce type d'acte, tels que : le papier timbré utilisé (0,15 € par page) et les communications éventuelles aux registres correspondants.
- Enfin, il ne faut pas oublier que la prestation d'un service (même s'il s'agit d'un service public) est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA de 21%).
Il est donc impossible de donner un chiffre approximatif du coût d'un héritage en général. Parce que de nombreux facteurs variables entrent en jeu. Afin d'avoir une idée approximative, je vais utiliser l'exemple donné dans la question précédente sur la façon dont l'acceptation et le partage d'un héritage sont imposés :
Comment exécuter un acte d'acceptation et de partage de l'héritage ?
Pour passer un acte d'acceptation et de partage de la succession, il suffit de contacter l'étude du notaire et de prendre rendez-vous au jour et à l'heure qui conviennent aux concédants. À la date et à l'heure convenues, les concédants n'ont qu'à se rendre chez le notaire avec la documentation nécessaire pour signer l'acte correspondant, qui sera rédigé sur la base du contenu juridique minimal requis et des attentes et besoins des clients en question.
Afin d'exécuter un acte d'acceptation et de partage d'héritage , les documents suivants doivent être fournis:
- Acte de décès du défunt de la succession.
- Certificat des dernières volontés du défunt (si les cédants ne l'ont pas, l'étude du notaire peut se charger de l'obtenir).
- Attestation d'assurance décès (si les cédants ne l'ont pas, le notariat peut se charger de l'obtenir).
- L'acte de succession du défunt en vertu duquel sa succession doit être ordonnée (c'est-à-dire une copie certifiée conforme de son dernier testament valide ou, le cas échéant, du pacte successoral ou de l'acte de déclaration des héritiers ab intestat).
- Carte d'identité nationale en vigueur des concédants.
- Les titres de propriété des biens ou des droits du défunt(par exemple, les actes de propriété de biens immobiliers, les actes de constitution de sociétés, les actes de vente d'actions, etc.)
- Certificats bancaires de propriété et de solde des comptes et produits financiers au nom du défunt (ces certificats doivent refléter le solde à la date du décès du défunt).
Conclusion finale :
En cas de décès d'un membre de la famille, les démarches à effectuer de manière ordonnée et chronologique doivent être très claires :
- Le plus important est d'obtenir le document qui lance tout le processus d'acceptation et de partage d'un éventuel héritage, c'est-à-dire d'obtenir le certificat de décès du défunt. Cette procédure doit nécessairement être effectuée par un parent direct. Il peut être obtenu 24 heures après le décès. Il peut être obtenu auprès du registre civil correspondant au lieu de décès du défunt.
- En même temps que le certificat de décès , il faut demander un certificat de dernières volontés afin de vérifier si le défunt avait ou non un testament ou un pacte successoral. Il est important de savoir que vous pouvez le faire vous-même ou demander au bureau du notaire de le faire directement pour vous et vous épargner cette procédure.
- Une fois l'acte de notoriété obtenu, selon qu'il existe ou non un testament ou un pacte successoral, il faudra ouvrir la SUCCESSION TESTÉE ou la SUCCESSION INTESTATE. S'il s'agit d'une succession testamentaire (parce qu'il y a un testament), il faut demander une copie du testament au notaire qui a signé le testament. Vous pouvez également le faire vous-même ou le faire faire directement chez le notaire. Si, en revanche, il y a succession ab intestat (parce qu'il n'y a pas de testament), l'acte correspondant de déclaration des héritiers doit être fait devant un notaire en présence de deux témoins.
- Dans les deux cas, il sera nécessaire pour l'héritier de rassembler les documents relatifs aux biens, droits et obligations du défunt. En d'autres termes, si le défunt possédait des biens immobiliers(les titres de propriété), s'il avait de l'argent, des actions, des fonds, etc.(il faut apporter les certificats bancaires correspondants avec le solde ou la valeur à la date du décès). S'il y a des dépenses ou des dettes (facture pour les frais d'enterrement et de funérailles, s'il y a une hypothèque, un certificat bancaire avec le solde restant, etc.) En bref, il s'agit de documenter tout ce que le défunt possédait et qui va être transmis par héritage.
- Il est important de garder à l'esprit qu'il n'y a pas de délai pour accepter et partager l'héritage chez le notaire. Toutefois, il existe un délai de 6 mois pour déposer et payer les droits de succession et de donation, à compter du décès du défunt. Indépendamment du fait que l'héritage ait été accepté ou non chez le notaire.
Mon conseil personnel est qu'en cas de décès d'un proche. Il vous suffit de rassembler le certificat de décès et les documents relatifs à la succession du défunt et de vous adresser à n'importe quel bureau de notaire. Le bureau du notaire le fera : 1) vous demander le certificat de dernières volontés ; 2) vous demander une copie du testament s'il y en a un ou, le cas échéant, rédiger l'acte correspondant ; 3) établir à l'avance un devis détaillé de tous les frais (notaire, impôts, greffe, etc.) ; 4) même après la signature de l'acceptation et du partage de l'héritage, il se charge de présenter et de payer l'impôt si le client le demande et fait la provision de fonds correspondante. En bref, à l'exception de l'acte de décès et des documents relatifs aux biens du défunt, le notariat s'occupe de tout, de manière rapide et transparente.