Pourquoi les contrats de mariage sont-ils importants ?
22/9/2017
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Famille

Pourquoi les contrats de mariage sont-ils importants ?

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Lorsque deux personnes décident de franchir l'étape importante qui consiste à unir leurs vies par le mariage, elles doivent, pendant un moment, mettre leurs sentiments de côté et penser que le mariage civil reste un contrat.

En partant de l'idée que le mariage est un contrat comme un autre. Tout contrat crée des droits et des obligations pour ses signataires. En droit de la famille, la loi impose aux conjoints une série de droits et d'obligations non négociables (on parle de droit impératif). Mais à son tour, en dehors de cette partie non négociable ou loi impérative, elle laisse une large marge aux époux pour fixer les pactes, stipulations ou clauses qu'ils jugent appropriés dans leur relation (on parle de loi dispositive).

C'est précisément lorsque les époux (ou futurs époux) "ne font PAS usage de ce droit dispositif", c'est-à-dire qu'ils ne fixent pas ou n'établissent pas librement leurs propres pactes ou règles, que c'est la loi qui comblera cette lacune ou ce vide.

Ainsi, lorsque nous avons la possibilité de choisir, souvent par passivité ou par pure ignorance, la loi finit par choisir pour nous. Afin d'éviter que la loi ne choisisse pour nous lorsque nous nous marions, il existe ce que l'on appelle des contrats de mariage.

Comme toujours, dans tous mes articles, je traiterai le sujet en utilisant la méthode des questions-réponses. Je prévois que dans cet article, j'utilise le code civil espagnol comme base juridique. Dans le futur, je traiterai la même question centrée sur le droit civil catalan avec ses spécialités.


Que sont les contrats de mariage ?

Un contrat de mariage est un contrat de droit familial dans lequel les parties, c'est-à-dire les époux, peuvent conclure un contrat de mariage :

  • Régler leurs relations économiques : ils peuvent principalement déterminer le régime économique du mariage qu'ils souhaitent (article 1.315 du Code civil).
  • Établir tout autre accord légal autorisé par la loi, comme les accords en prévision d'une éventuelle rupture du mariage.

Quel est le but d'un contrat de mariage ?

Comme je l'ai indiqué, les époux peuvent poursuivre un double objectif au moyen des contrats de mariage, puisqu'à travers eux, les époux peuvent fixer leur régime matrimonial et peuvent également se mettre d'accord sur toute autre question qu'ils jugent pertinente pour le développement du mariage.

En établissant le régime matrimonial, les conjoints pourront établir clairement les règles qui détermineront notamment :

  • La propriété et les responsabilités des biens, les droits et les obligations de ceux-ci, acquis et/ou contractés avant et pendant le mariage.
  • Les modalités d'administration et de disposition de ces biens, droits et obligations.
  • Les règles régissant la répartition des biens, des droits et des obligations en cas de dissolution du mariage.

En ce qui concerne le contenu atypique ou non expressément prévu par la loi des contrats de mariage, c'est-à-dire les"autres dispositions éventuelles" visées dans le code civil, les époux peuvent les utiliser :

  • L'établissement des relations parents-enfants, par exemple la reconnaissance des enfants nés hors mariage.
  • Convenir des règles de la vie commune du mariage (le lieu de la résidence commune, la manière de contribuer au soutien des dépenses du ménage, la manière de prendre en charge les proches tels que les ascendants ou les descendants).
  • Établir des accords en cas de rupture du mariage, tels que des clauses sur l'attribution des biens ou des droits spécifiques, les relations avec les enfants, etc.

Quand les contrats de mariage peuvent-ils être conclus ?

Des contrats de mariage peuvent être accordés :

  • par les conjoints déjà unis par le mariage (au moment de leur choix) ;
  • pour ceux qui le deviendront à l'avenir.

Cela découle de l'article 1.326 du Code civil, qui stipule que les contrats de mariage peuvent être conclus avant ou après le mariage.

Toutefois, dans le cas où ils sont accordés avant la célébration du mariage (c'est-à-dire en cas de mariage futur), il faut tenir compte du fait qu'ils ne seront valables que si le mariage est célébré dans un délai d'un an (article 1.334 du code civil).

Il découle logiquement de ce qui précède que seules les personnes qui ont légalement contracté un mariage et celles qui ont la capacité juridique de contracter un mariage à l'avenir peuvent exécuter un contrat de mariage.


Comment établir un contrat de mariage ?

Conformément à l'article 1.327 du code civil, les contrats de mariage ne sont valables que s'ils sont exécutés dans un acte notarié, de sorte que les époux ou les futurs époux, pour conclure ce contrat de famille, doivent se rendre chez un notaire afin de passer l'acte correspondant.

Ce faisant, ils veilleront à ce que tous leurs accords et stipulations soient conseillés et contrôlés quant à leur légalité par un agent public indépendant, un professionnel du droit, qui pourra les conseiller et les guider dans cette démarche.


Les accords sur les biens matrimoniaux sont-ils enregistrables ?

En ce qui concerne l'inscription des contrats de mariage dans le registre civil correspondant, il est nécessaire d'indiquer qu'elle n'est pas obligatoire, mais qu'elle est fortement recommandée, car ce n'est qu'avec elle que les accords et les stipulations conclus peuvent être efficaces vis-à-vis des tiers.

À cet égard, l'article 1.333 du code civil établit que toute inscription d'un mariage au registre civil doit mentionner les contrats de mariage qui ont été exécutés. De même, il faut tenir compte de l'article 60 de la loi 20/2011, du 21 juillet, sur le registre civil (actuellement en période de vacatio legis), en vertu duquel, une fois le contrat de mariage exécuté, le notaire doit envoyer le jour même une copie électronique autorisée de l'acte public au responsable du registre civil correspondant, pour qu'il soit enregistré dans le registre du mariage (et si le mariage n'a pas encore été célébré, il sera enregistré dans le registre individuel de chaque partie contractante).

  • vérifier
    En outre, il est également nécessaire de noter que lorsque l'acte de mariage se réfère ou peut affecter la propriété d'un bien immobilier, il peut également être enregistré dans le registre foncier correspondant de la manière et avec les effets prévus par la loi sur les hypothèques ( article 1.333 du code civil).
  • vérifier
    Enfin, il faut également tenir compte du fait que l'exécution de l'acte de mariage peut affecter l'inscription de l'entreprise individuelle au registre du commerce, conformément aux articles 12 du code du commerce et 92 du décret royal 1784/1996 du 19 juillet 1996, portant approbation du règlement du registre du commerce.

  • Quelles sont les limites à l'octroi d'un acte de mariage ?

    Lors de la rédaction des contrats de mariage, les époux ou futurs époux doivent tenir compte du fait que, conformément à l'article 1.328 du Code civil, toute stipulation contraire à la loi ou aux bons usages, ou limitant l'égalité des droits correspondant à chacun des époux, sera nulle, de sorte qu'il ne sera pas admissible que les constituants incluent dans leur acte des conventions ou des accords contraires aux règles en vigueur ou entraînant un déséquilibre notoire au détriment de l'une ou l'autre des parties contractantes.


    Les contrats de mariage peuvent-ils être modifiés ?

    Il est parfaitement possible de modifier les contrats de mariage conclus dans le passé en signant un nouvel acte public à cet effet. À cette fin, il faut tenir compte des éléments suivants :

    • La modification n'est valable que si elle est accompagnée et suivie par toutes les personnes qui sont intervenues comme cédants (si elles sont vivantes) dans les contrats initiaux, lorsque cette modification affecte les droits accordés par ces personnes (article 1.331 du Code civil).
    • Que le notaire procède, au moyen d'une note, à l'inscription des nouveaux accords modifiant les précédents, dans l'acte qui contenait la stipulation précédente, désormais modifiée. Ceci est également consigné dans les copies qui peuvent être délivrées de l'acte original (article 1.332 du Code civil).

    Comment puis-je passer un acte de règlement du régime matrimonial devant un notaire ?

    Pour passer l'acte de mariage, les époux ou futurs époux doivent simplement s'adresser à l'office notarial et demander un rendez-vous à cet effet, au jour et à l'heure qui leur conviennent le mieux.

    Au jour et à l'heure convenus, les deux conjoints ou futurs conjoints doivent se présenter chez le notaire pour signer l'acte en question, établi sur la base du contenu minimal légalement requis et des stipulations et engagements qui ont été demandés.


    Quels sont les documents nécessaires à l'exécution d'un acte de mariage devant un notaire ?

    Pour passer un acte de mariage, il suffit que les deux conjoints (ou futurs conjoints) se rendent chez le notaire avec leur carte d'identité nationale valide. Toutefois, il y a quelques nuances :

  • vérifier
    Si des accords spécifiques ou spéciaux doivent être conclus, tous les accords et stipulations que les conjoints souhaitent inclure doivent être détaillés à l'avance, afin qu'ils puissent être correctement rédigés et inclus dans les minutes notariales correspondantes.
  • vérifier
    Si vous souhaitez modifier un acte de mariage datant d'une date antérieure, vous devrez fournir une copie autorisée de l'acte.

  • Combien coûte l'exécution d'un acte de mariage devant un notaire ?

    Il s'agit d'un budget purement informatif et non contraignant. Il est basé sur deux critères :

    • Notre connaissance du tarif notarial (décret royal 1426/1989 du 17 novembre 1989).
    • Expérience quotidienne dans la préparation de ce type de document.

    Toute variation (à la hausse ou à la baisse) sera dûment justifiée au moment de l'émission de la facture finale du service fourni.


    Quel régime matrimonial s'applique à mon mariage ?

    Comme on l'a vu dans la première question de cet article, l'une des principales utilités des contrats de mariage est de permettre aux parties de fixer le régime économique du mariage qui leur convient le mieux, c'est-à-dire les règles économiques qu'elles souhaitent voir régir leur union conjugale.

    À ce stade, l'utilisateur doit savoir que notre système juridique établit une grande variété de régimes matrimoniaux (expliqués dans la question suivante), de sorte que selon le régime matrimonial choisi par les conjoints, la manière dont leurs relations financières sont réglementées variera considérablement.

    Cela dit, pour savoir quel est le régime matrimonial applicable à un mariage célébré entre Espagnols, dans le cas où les époux n'ont pas conclu de contrat de mariage, il faut d'abord déterminer quelle sera la législation civile applicable (puisqu'en Espagne il y a une coexistence de la législation civile étatique et des règles civiles élaborées par certaines Communautés autonomes), pour laquelle il faudra recourir aux règles de conflit de l'article 9 du code civil (en relation avec l'article 16), qui établit que les effets du mariage seront régis par les règles de conflit :

    • Tout d'abord, par la loi personnelle commune des époux au moment où ils l'ont contracté.
    • À défaut (c'est-à-dire si les époux ont une loi personnelle différente), par la loi personnelle ou la loi de la résidence habituelle de l'un d'eux choisie par les deux dans un acte authentique avant la célébration du mariage.
    • A défaut d'un tel choix, par la loi de la résidence habituelle commune suivant immédiatement la conclusion du contrat.
    • Et à défaut d'une telle résidence, par la loi du lieu de célébration du mariage.

    Ainsi, à titre d'exemple, un mariage célébré à Barcelone par deux citoyens espagnols ayant un statut civil catalan, s'ils ne concluent pas de contrat de mariage, les règles prévues par le code civil de Catalogne s'appliqueront.

    Sur la base de ces règles, et une fois déterminée la loi qui régit les effets financiers du mariage (par exemple, le Code civil espagnol, le Code civil de Catalogne, etc.), il faudra s'y référer pour savoir quel régime financier du mariage a été établi comme supplétif, c'est-à-dire celui qui sera appliqué lorsque les contractants ne l'ont pas expressément convenu.

    Par exemple, dans le code civil de common law, le régime de la communauté de biens s'appliquera (articles 1.315 et 1.316 du code civil) ou dans le code civil de Catalogne, le régime de la séparation de biens s'appliquera (article 231-10 du code civil de Catalogne).

    En tout état de cause, si une personne a des doutes sur le régime économique régissant son mariage, le moyen le plus simple de le corroborer serait de se rendre au registre civil où son mariage est enregistré et d'obtenir le certificat correspondant.


    Quels sont les régimes économiques du mariage en droit civil ordinaire ?

    En droit civil ordinaire, conformément à l'article 1.315, le régime matrimonial est celui stipulé par les époux dans le contrat de mariage. Sur cette base, le code civil espagnol distingue trois régimes matrimoniaux possibles parmi lesquels les conjoints peuvent choisir :

    1. Le régime de la communauté des acquisitions (articles 1.344 à 1. 410 du code civil): sous ce régime, qui commencera au moment de la conclusion du mariage ou de l'accord sur les contrats de mariage, les conjoints constitueront un patrimoine commun dont le but sera de répartir les bénéfices entre eux, de sorte que par le biais de la communauté de biens, les conjoints partageront les bénéfices ou les avantages obtenus indistinctement par l'un ou l'autre d'entre eux, en tenant compte du fait qu'en cas de dissolution de la société, ces bénéfices ou avantages seront attribués par moitié à chaque conjoint, indépendamment de celui d'entre eux qui les a générés.

      Les principales règles régissant ce régime sont les suivantes :

    2. vérifier
      Le patrimoine personnel de chaque époux (art. 1.346) comprend, entre autres, les biens et les droits appartenant à chaque époux au début de la communauté de biens ou ceux qu'il a acquis ou qu'il pourra acquérir à l'avenir à titre gratuit (par exemple par donation ou par héritage);
    3. vérifier
      Les biens obtenus par le travail de l'un ou l'autre des époux, les fruits et revenus des biens propres et des biens communs ou les biens acquis à titre onéreux aux dépens du patrimoine commun sont considérés comme des biens communs (article 1.347).
    4. vérifier
      Les dépenses (article 1.362 du Code civil) sont supportées par la communauté de biens, notamment pour l'entretien de la famille, la nourriture et l'éducation des enfants, l'acquisition et la détention de biens communs, l'administration ordinaire des biens privés et l'exploitation régulière de l'entreprise, de la profession ou du commerce de chaque époux.
    5. vérifier
      La communauté de biens est directement responsable envers le créancier des dettes contractées par l'un ou l'autre des époux (article 1.365) dans l'exercice de l'autorité domestique ou dans la gestion ou la disposition des biens de la communauté, ainsi que de celles contractées dans l'exercice d'une profession ou d'un commerce ou dans l'administration ordinaire de ses propres biens. La communauté de biens est également responsable des dettes contractées conjointement ou par l'un d'entre eux avec le consentement exprès de l'autre (article 1.367 du code civil).
    6. vérifier
      En ce qui concerne l'administration des biens de la communauté, il convient de noter que la gestion et la disposition des biens de la communauté relèvent de la responsabilité conjointe des époux (article 1.375 du code civil), de sorte que le consentement des deux époux est nécessaire pour effectuer des actes de disposition des biens de la communauté à titre onéreux (article 1.377 du code civil), et il convient également de noter que les actes de disposition à titre onéreux sont nuls si le consentement des deux époux n'est pas donné (article 1.378 du code civil).
    7. vérifier
      En cas de dissolution de la communauté de biens (articles 1.392 et suivants du Code civil), celle-ci est liquidée par l'établissement d'un inventaire de l'actif et du passif, duquel, après déduction des dettes et indemnités éventuelles, l'actif de la communauté de biens est partagé par moitié entre les époux ou leurs héritiers respectifs.
    1. Le régime de la séparation de biens (articles 1.435 à 1.444 du Code civil): En vertu duquel, et de manière générale, il peut être défini comme le régime selon lequel chaque époux dispose de ses propres biens séparément et indépendamment de l'autre.

      Les principaux traits distinctifs de ce régime sont les suivants :

    2. vérifier
      Sous ce régime, chaque époux est propriétaire des biens qu'il possédait au moment initial du régime, ainsi que de ceux qu'il acquiert par la suite à quelque titre que ce soit.
    3. vérifier
      L'administration, la jouissance et la libre disposition de leurs biens sont également dévolues à chacun d'eux (art. 1.437 du code civil). A une exception près, pour tout acte de disposition de la résidence habituelle, même si elle est la propriété exclusive de l'un des époux, le consentement de l'autre époux non propriétaire est nécessaire pour pouvoir en disposer (art. 1321).
    4. vérifier
      Les époux contribuent au soutien des charges du mariage d'un commun accord, et à défaut d'accord, en proportion de leurs ressources financières respectives (article 1.438 du Code civil).
    5. vérifier
      Les obligations contractées par chaque époux sont à sa charge exclusive (article 1440 du code civil).
    6. vérifier
      En droit civil commun (par exemple, le mariage entre un Madrilène et une Andalouse), pour qu'il s'applique, les époux doivent avoir convenu expressément dans leur contrat de mariage, ou avoir établi dans celui-ci, que le régime de la communauté de biens ne leur est pas applicable, sans préciser les règles selon lesquelles leurs biens seront régis (article 1.435 du code civil).

    7. Le régime de la participation aux bénéfices (articles 1.411 à 1.434 du Code civil): il s'agit d'un régime peu appliqué en pratique, traditionnellement défini comme un modèle mixte ou hybride entre la communauté de biens et la séparation de biens. En gros, pendant la durée de ce régime, les biens et les droits de chaque époux acquis avant et pendant le mariage appartiennent exclusivement à chacun d'eux. Toutefois, en cas de cessation du régime de participation, les bénéfices de chaque époux sont calculés en fonction de la différence entre le patrimoine initial et le patrimoine final de chaque époux (article 1.417 du code civil), de sorte que lorsque la différence entre le patrimoine final et le patrimoine initial d'un époux et de l'autre époux est positive, l'époux dont le patrimoine a le moins augmenté reçoit la moitié de la différence entre sa propre augmentation et celle de l'autre époux (article 1.427 du code civil).

    Enfin, dans le cadre de cette question sur les différents régimes matrimoniaux existants, il convient de souligner que les Communautés autonomes, qui disposent de leur propre droit civil ou foral, présentent des caractéristiques ou des particularités en la matière.

    Jesús Benavides Lima
    Jesús Benavides Lima
    Notaire de Barcelone

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